Le billet d’aujourd’hui nous vient de Nick Lacombe, biologiste des pêches au parc provincial Algonquin.
Pour moi, le printemps au parc Algonquin est synonyme de pêche à la truite.
De nombreuses personnes partagent ce sentiment, car environ 70 % des visiteurs qui campent dans l’arrière-pays pêchent la truite lors de leurs séjours du printemps. On trouve des lacs qui abritent de la truite mouchetée et de la truite grise dans tout l’arrière-pays du parc Algonquin, les meilleurs lacs étant souvent les plus difficiles à atteindre.
Ami(e)s pêcheurs et pêcheuses, nous avons besoin de votre aide pour protéger les populations de truites du parc Algonquin.
À compter du jour d’ouverture de la saison de la truite (27 avril 2024), il y aura des trousses d’enquête auprès des pêcheurs et pêcheuses à la ligne à tous les bureaux des permis ouverts du parc Algonquin.
Faites votre part et répondez à l’enquête auprès des pêcheurs et pêcheuses à la ligne.
Qu’est-ce qui rend la pêche à la truite au printemps si exceptionnelle?
À cette période de l’année, l’eau de surface des lacs est encore froide, ce qui permet d’attraper des espèces qui aiment l’eau froide, comme la truite mouchetée et la truite grise, là où l’eau est peu profonde près du rivage.
Il s’agit là de conditions idéales pour la pêche à la truite.
Même si le soleil brille et que la température de l’air est au-dessus de zéro, tous les visiteurs de l’arrière-pays doivent être conscients des risques liés à l’eau froide.
Quelle que soit la période de l’année, je porte toujours un vêtement de flottaison individuel et j’informe quelqu’un de l’endroit où je compte me rendre.
Une fois que la glace a disparu, le soleil réchauffe lentement les eaux peu profondes le long du rivage, attirant toutes sortes d’espèces vivantes.
Ainsi, des amphibiens, des vairons et des insectes se rassemblent dans ces eaux peu profondes, où ils constituent la nourriture des truites. Celles-ci utiliseront ces zones peu profondes pour trouver de la nourriture jusqu’à ce que l’eau devienne trop chaude, quelque part en juin ou en juillet.
À ce moment-là, les truites sont obligées de passer la majeure partie de leur temps dans l’eau profonde et froide, ce qui rend la pêche à la truite en été beaucoup plus difficile.
C’est pourquoi la plupart des pêcheurs et pêcheuses de truites planifient leurs voyages au printemps pour profiter des conditions des lacs.
*Vous avez besoin d’aide pour identifier vos prises? Consultez ce guide.
Comment attraper la truite mouchetée au printemps
La truite mouchetée est de loin mon poisson préféré; elle est un symbole des lacs protégés de la région du parc Algonquin.
Ma méthode de pêche à la truite mouchetée au printemps ressemble probablement à la façon dont la plupart des gens pêchent l’achigan en été. Une façon efficace d’attraper la truite mouchetée au printemps est de lancer sa ligne vers le rivage, près des endroits où il y a des herbes, des rochers, des habitations de castors ou des arbres tombés, par exemple.
Cependant, le moment de la journée a une grande importance, et c’est tôt le matin que j’ai le plus de succès.
Parmi les leurres efficaces, il y a les cuillères de pêche, ou « cuillers », les turluttes et les poissons nageurs.
Pour la pêche à la mouche, une imitation de vairon comme les appâts laineux est une excellente option.
Dans une grande partie de l’arrière-pays du parc Algonquin, les pêcheurs peuvent utiliser des poissons-appâts morts et des vers; toutefois, je le fais rarement.
Les vers ne viennent pas du parc Algonquin et peuvent ainsi avoir une incidence néfaste sur les écosystèmes forestiers s’ils ne sont pas éliminés de la bonne façon. Outre les risques liés à l’utilisation de vers, je n’ai pas besoin d’appâts biologiques si je veux attraper de la truite mouchetée pour le souper dans l’arrière-pays, car la plupart des lacs offrent une excellente pêche.
Remise à l’eau des truites
Nous savons qu’environ 60 % des truites attrapées dans l’arrière-pays du parc Algonquin sont remises à l’eau.
Je pratique souvent la remise à l’eau, en particulier lorsqu’il s’agit de grosses truites mouchetées et truites grises, car elles contribuent grandement à la venue des générations suivantes.
Il y a quelques méthodes clés qui, combinées à l’eau froide du printemps, aident à relâcher les truites en bonne santé.
Voici donc quelques pratiques exemplaires à adopter pour relâcher comme il se doit les truites attrapées au printemps :
- utiliser des hameçons sans ardillon de même qu’un équipement de pêche approprié de façon à limiter la période pendant laquelle le poisson lutte pour se libérer;
- utiliser une grande épuisette en caoutchouc et maintenir le poisson dans l’eau autant que possible;
- utiliser un dispositif conçu à cette fin pour retirer l’hameçon lorsque le poisson est dans l’eau;
- tenir le poisson dans l’eau ou au-dessus de l’eau en le prenant par la base de la queue, puis en soutenant la partie avant de son corps avec l’autre main;
- limiter la période pendant laquelle le poisson est hors de l’eau. Si l’on veut prendre une photo, il convient de s’installer avant de retirer le poisson du filet;
- ranimer le poisson à côté du bateau, si nécessaire; dès que le poisson tente de s’éloigner, le relâcher.
Ce que vous pouvez faire pour aider : retournez l’enquête auprès des pêcheurs et pêcheuses du parc provincial Algonquin
Le parc provincial Algonquin est le dernier bastion de la truite mouchetée et de la truite grise naturelles du centre de l’Ontario.
Nous vous demandons de faire votre part et de répondre à l’enquête auprès des pêcheurs et pêcheuses à la ligne afin de contribuer à la protection de cette ressource précieuse.
C’est avec enthousiasme que nous relançons la tradition de l’enquête auprès pêcheurs et pêcheuses, qui avait été maintenue de 1997 à 2019, et nous nous réjouissons à l’idée de prendre de nouveau connaissance des points de vue de ces personnes.
Nous demandons à tous les campeurs et toutes les campeuses (dans l’arrière-pays ou sur un terrain de camping) qui pêchent la truite ou l’achigan de se rendre à un bureau des permis du parc Algonquin pour se procurer une trousse d’enquête auprès des pêcheurs et pêcheuses à la ligne.
L’enquête se présente sous la forme d’une feuille en format de poche imprimée sur du papier résistant à l’eau; il ne faut que quelques minutes par jour pour y répondre.
À la fin de votre voyage, vous pouvez envoyer le questionnaire par la poste au personnel du parc Algonquin en utilisant l’enveloppe préaffranchie qui est fournie ou le retourner à n’importe quel bureau des permis du parc.
Vous pourriez gagner l’un des cinq permis annuels de véhicule de Parcs Ontario en soumettant un questionnaire dûment rempli! (De plus amples renseignements peuvent être donnés au parc.)
Les renseignements que vous fournissez aident le parc à établir des règlements de pêche afin de s’assurer que les prises des pêcheurs et pêcheuses sont durables et qu’elles se prêtent à la préservation de l’intégrité écologique du parc.
En tant que pêcheur de truite et biologiste, je réponds toujours à l’enquête auprès des pêcheurs et pêcheuses à la ligne, car je connais la valeur des données ainsi recueillies pour aider à protéger les populations de truite mouchetée et de truite grise du parc Algonquin.
J’espère que vous vous joindrez à moi et que vous répondrez à l’enquête auprès des pêcheurs et pêcheuses lors de tous vos séjours de camping au parc Algonquin.