Ours polaires et parulines orangées : des espèces en voie de disparition

Le billet d’aujourd’hui nous vient de notre spécialiste de la découverte, Dave Sproule.

Nous avons la chance de vivre dans une province où la nature nous a donné de nombreux lacs, des paysages diversifiés, ainsi qu’une faune et une flore d’une diversité incroyable.

Cependant, certains des végétaux et des animaux de l’Ontario sont menacés.

Nos parcs provinciaux et nos réserves de conservation jouent un rôle essentiel dans la protection de ces espèces particulières.

Restez à l’affût cet été pour en savoir plus sur les végétaux et les animaux en péril que l’on trouve dans les parcs de l’Ontario, en commençant par cette introduction…

L’Ontario est une grande province

C’est la deuxième province en importance du Canada, dont la majeure partie se trouve au nord du 49e parallèle.

Dans notre province peu peuplée, la plupart d’entre nous vivent concentrés dans le sud, entre le lac Ontario, le lac Érié et le lac Huron et la baie Georgienne.

En vivant dans le sud, il est parfois difficile de se rendre compte de l’immensité de l’Ontario.

aerial photo of forest

Du nord au sud, entre le parc provincial Polar Bear, sur les rives de la baie d’Hudson et de la baie James, et le parc provincial Rondeau, près de la pointe sud de l’Ontario, sur le lac Érié, il y a 1 400 km en ligne droite.

Pour mettre les choses en perspective, en parcourant cette même distance vers le sud depuis le parc provincial Rondeau, on arriverait au cœur de la Floride!

Cette grande superficie fait de nous une province très diversifiée.

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Les paysages, les étendues d’eau et le climat s’unissent de manière à créer une vaste gamme d’habitats pour les végétaux et les animaux. Cette vaste gamme d’habitats signifie qu’il y a beaucoup d’endroits où vivent les végétaux et les animaux, et que ces espèces sont très diversifiées.

Cependant, de nombreuses espèces se heurtent à des difficultés, et certaines d’entre elles sont désormais ce que nous appelons des « espèces en péril ».

Qu’est-ce qu’une espèce en péril?

Lorsque les scientifiques estiment qu’une espèce est en difficulté, ils considèrent quatre catégories possibles.

L’espèce peut être :

  • disparue du pays : vivant encore ailleurs dans le monde, et ayant déjà vécu en Ontario, mais ne vivant plus à l’état sauvage en Ontario;
  • en voie de disparition : vivant à l’état sauvage en Ontario, mais menacée d’extinction ou de disparition du pays imminente;
  • menacée : vivant à l’état sauvage en Ontario. N’est pas en voie de disparition, mais risque de le devenir si aucune mesure n’est prise pour remédier aux facteurs la menaçant;
  • préoccupante : vivant à l’état sauvage en Ontario. N’est ni en voie de disparition ni menacée, mais peut le devenir en raison d’une combinaison de caractéristiques biologiques et de menaces déterminées.

Certaines espèces en péril sont bien connues, d’autres non.

Nous présenterons toutes sortes d’espèces cet été. Pour commencer, voici quelques renseignements sur certaines d’entre elles :

Ours polaire 

Oui, Parcs Ontario protège les ours polaires, la population la plus méridionale du monde!

Ils vivent à la « limite sud » de leur territoire, ce qui pose des problèmes.

À titre d’exemple, les changements climatiques représentent un défi important pour leur régime alimentaire. Les ours polaires se nourrissent de phoques et ont besoin de la glace de mer pour chasser. La glace de mer se forme maintenant plus tard dans l’année et fond plus tôt, ce qui signifie que les ours doivent se priver de nourriture pendant trois à quatre mois!

Si le raccourcissement de la saison des glaces de mer se poursuit et que les ours doivent se priver de nourriture pendant une période encore plus longue, nous risquons de perdre nos ours polaires.

Le parc provincial Polar Bear, situé sur la rive sud de la baie d’Hudson, protège environ 70 % des aires de mise bas de l’Ontario où naissent ces ours.

Paruline orangée 

Le long des rives du lac Érié, la paruline orangée fait écho à l’ours polaire : ce joli oiseau chanteur jaune et gris se trouve à la limite septentrionale de son territoire, où il se reproduit dans le parc provincial Rondeau.

Aux États-Unis, elle est souvent appelée « swamp warbler » (paruline des marais), car elle préfère vivre dans les marécages (zones humides avec arbres debout). En hiver, elles vivent entre le Mexique et l’Amérique du Sud et migrent vers le nord au printemps pour se reproduire, nichant dans des cavités d’arbres près des zones humides. La perte d’habitat est la principale cause de l’état d’espèce en péril de la paruline orangée.

Criquet du lac Huron 

Vivant entre les ours polaires septentrionaux et les parulines orangées méridionales est le criquet du lac Huron. Ce criquet est d’une couleur allant du gris argenté au brun et porte des mouchetures et des bandes sur ses ailes antérieures, ce qui l’aide à se fondre dans son habitat sableux.

Cet insecte rare vit exclusivement dans les dunes ouvertes situées le long du lac Huron, du lac Michigan et du lac Supérieur. Son habitat de prédilection : l’avant-dune, faible crête la plus rapprochée du lac, composée de zones sableuses dénudées et parsemées de graminées.

Le criquet du lac Huron est parfaitement adapté à un environnement sableux

Les dunes sableuses sont en fait un type d’habitat rare en Ontario. Si l’on regroupait toutes les dunes sableuses côtières de l’Ontario, elles ne représenteraient que moins de 0,5 % du territoire de la province.

On ne dénombre que huit sites habités par ce criquet en Ontario. L’un d’eux est le parc provincial Pancake Bay, situé sur la rive sud-est du lac Supérieur.

Il a également été observé auparavant plus au sud de l’Ontario, dans le parc provincial Wasaga Beach, ainsi que sur l’île Giant’s Tomb, dans le parc provincial Awenda. La disparition de dunes, généralement attribuable au développement et aux pressions exercées par les sentiers pédestres pour accéder aux plages, a eu une incidence sur cet insecte et a donné lieu à son état d’espèce en péril (vous pouvez aider les espèces des dunes de la province en restant sur les sentiers officiels et en évitant les dunes!).

Massasauga 

Saviez-vous que le massasauga est le seul serpent venimeux de l’Ontario?

Son territoire a été considérablement réduit par rapport à l’époque précédant la colonisation. Aujourd’hui, les îles et les rivages rocheux de l’est de la baie Georgienne sont l’un des derniers refuges de cet animal craintif.

Le parc provincial Killbear est au cœur de ce refuge de la baie Georgienne.

La perte d’habitat est l’une des raisons de son état, mais la mortalité routière est un facteur important. Les naturalistes du parc provincial Killbear travaillent avec acharnement depuis de nombreuses années pour surveiller ces reptiles. Ils ont également installé des clôtures antiserpents et des écopassages pour les protéger à l’intérieur du parc. Contribuez à protéger ces créatures rares en conduisant lentement et en faisant attention à la faune.

Le personnel s’est également employé à informer les visiteurs que ce petit serpent n’est pas aussi dangereux que beaucoup le croient. Par le passé, la peur a poussé les gens à tuer les serpents à sonnettes dès qu’ils en voyaient, ce qui a contribué à leur état d’espèce en péril.

Lépisosté tacheté

Le lépisosté tacheté est un poisson préhistorique.

Il existe depuis si longtemps que ses ancêtres nageaient à l’époque où les dinosaures peuplaient la Terre! Parfois appelé « poisson primitif », le lépisosté tacheté a une apparence qui n’a pas beaucoup changé depuis 65 millions d’années.

Contrairement à la plupart des poissons de l’Ontario, le lépisosté tacheté est recouvert d’écailles épaisses en forme de losange, et une partie de son nom scientifique signifie écailles osseuses.

Un lépisosté tacheté se cache dans les eaux peu profondes du parc provincial Rondeau; pouvez-vous le voir si bien camouflé?

Ils peuvent respirer de l’air grâce à leur « vessie gazeuse », qui agit comme un poumon primitif!

Les massasaugas sont d’incroyables chasseurs, grâce aux mouvements rapides d’un corps si aérodynamique et aux rangées de dents très acérées de leurs longues mâchoires. Ils se tiennent en embuscade attendant leur proie, puis font très rapidement un mouvement brusque en avant. Ils sont généralement le principal prédateur dans leur habitat.

Les jeunes massasaugas ont faim! Ils mangent des larves de moustiques; les visiteurs adorent les tueurs de moustiques!

Que pouvez-vous faire pour aider? 

Les parcs provinciaux sont essentiels à la survie d’un grand nombre de ces espèces, et nous avons tous un rôle à jouer dans leur protection, y compris vous!

Vous pouvez :

  • être un bon visiteur des parcs : suivez les règles, restez sur les sentiers du parc et ne vous aventurez pas dans les habitats délicats;
  • consigner vos observations de végétaux et d’animaux : en soumettant vos observations au moyen de l’application iNaturalist, vous aidez le personnel de Parcs Ontario à mieux protéger les espèces;
  • être un bon intendant : les propriétaires fonciers privés peuvent contribuer à la protection des habitats et des espèces en péril, ainsi qu’appuyer le rétablissement au moyen de programmes d’intendance;
  • vous porter volontaire pour participer à des projets de restauration d’habitats;
  • faire un don pour nous aider à financer davantage d’activités de recherche et de conservation dans les parcs;
  • faire un achat dans notre boutique en ligne (notre projet Protégeons les tortues pourrait vous intéresser!); toutes les recettes sont réinvesties dans les projets liés aux parcs.

Présentation de notre série de billets sur les espèces en péril

Joignez-vous à nous pour lire de belles histoires, parfois émouvantes et inspirantes sur les espèces en péril dans les parcs de l’Ontario.

Voyagez partout dans la province avec les naturalistes de nos parcs pour découvrir à quel point la vie animale et végétale est diversifiée en Ontario!