Sun setting behind the lake with a group of Common Mergansers swimming along shoreline

La nature dans la tête

Le blogue d’aujourd’hui a été rédigé par Kelsey Fenwick, naturaliste principale au parc provincial Blue Lake

J’ai grandi dans une petite ville ontarienne et j’ai toujours aimé la nature.

Chose intéressante, pendant la majeure partie de ma vie, je vivais cet amour à distance.

Même si ma ville natale de Dryden est entourée d’une belle forêt boréale, je restais en ville, car je m’y sentais à l’aise et en sécurité.

J’étais toujours nerveuse à l’idée de « sortir des sentiers battus ». Je n’avais aucune envie d’aller camper dans l’arrière-pays ou de faire une randonnée pédestre de plus d’un kilomètre.

Tout a changé après mes études secondaires, car j’ai décroché un emploi d’été en plein air. J’étais intimidée à l’idée de m’aventurer hors des sentiers battus, mais j’ai fait le saut et j’en suis ravie, car cette décision m’a mise sur une nouvelle trajectoire personnelle et professionnelle.

Je me suis rendu compte à quel point je me sentais bien quand je rentrais à la maison après une journée de travail.

En plein air

J’ai commencé à mettre de côté la télécommande de la télé pour enfiler mes chaussures de marche.

J’ai constaté que j’étais de bien meilleure humeur lorsque j’étais sur le terrain plutôt qu’au bureau. J’éprouvais une plus grande satisfaction quand je travaillais à l’extérieur et je me sentais revigorée.

woman with outstretched arms

Comme je m’intéressais à la psychologie et à la santé mentale, j’ai fait des recherches sur ce phénomène.

J’ai commencé à comprendre le lien entre la nature, d’une part, et la santé et le bien?être, d’autre part.

Pourquoi se sent-on si bien en plein air et que se passe-t-il dans le cerveau et dans le corps lorsque nous sommes dans la nature?

Une bouffée d’air frais

Nous savons tous que le plein air est bénéfique pour la santé et le bien-être, que ce soit pour y faire de l’exercice, camperpêcherpagayer ou, plus récemment, pour pratiquer la sylvothérapie.

person fishing on shore

Toutes ces activités rompent notre routine et nous font vivre une expérience énergisante. Pas étonnant qu’on se sent mieux par la suite!

Le simple fait de regarder des photos ou des vidéos de paysages naturels, d’observer les arbres par la fenêtre du bureau ou d’écouter les sons de la nature améliore notre bien?être.

Examinons le tout d’un peu plus près

Au cours des 200 dernières années environ, l’urbanisation a modifié la dynamique de la vie communautaire partout dans le monde. L’être humain, qui habitait jadis dans de petites localités éparpillées en milieu rural, s’est installé dans des centres urbains de plus en plus denses.

campsite

L’environnement urbain moderne requiert toute notre attention.

En plus de faire travailler constamment notre cerveau, cet environnement nous empêche de contrebalancer la stimulation sensorielle extrême qu’il génère. Heureusement, la nature nous permet de nous remettre du stress physique et psychologique.

Le système nerveux contrôle les fonctions auxquelles nous accordons généralement peu d’importance comme le rythme cardiaque, la digestion, la tension artérielle, etc.

Il comprend deux composantes : le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Quand le système nerveux se porte bien, ces deux systèmes fonctionnent de façon équilibrée.

Envie de fuir?

Le système nerveux sympathique contrôle la réaction de lutte ou de fuite face au stress, qui se manifeste par une tension et de l’anxiété lorsque nous sommes dépassés par un événement ou nous sentons en danger.

Il accélère le rythme cardiaque, ce qui accroît l’afflux de sang dans les parties du corps ayant besoin d’une plus grande quantité d’oxygène et stimule la production d’adrénaline afin d’aider le corps à fuir le danger. Si cette réaction de lutte ou de fuite perdure, la santé mentale et physique peut en souffrir.

Le système nerveux parasympathique agit en sens inverse. Il contrôle « l’état de repos et de digestion », et procure un sentiment de contentement. Il détend le corps après une période de stress ou de danger et réactive les processus qui nous maintiennent en vie (comme la digestion) lorsque nous nous sentons calmes et en sécurité.

Malheureusement, ces systèmes nerveux ne se sont pas entièrement adaptés au rythme accéléré et endiablé de la vie en milieu urbain, car nous y vivons depuis peu compte tenu de l’âge de l’espèce humaine!

person canoeing

Notre cerveau ne fait pas nécessairement la distinction entre la circulation à l’heure de pointe à Toronto et le fait d’être pourchassé par un prédateur. Il réagit à la menace en restreignant la digestion et en haussant le rythme cardiaque et la production d’adrénaline.

Même si cette menace n’est qu’un embouteillage ou une réunion stressante!

Dans l’environnement naturel, nous sommes exposés aux bruits, aux sons et aux odeurs qui favorisent l’état de repos et de digestion, ce qui nous permet de nous remettre des expériences sensorielles stressantes.

Des recherches ont montré que la nature, en plus d’être bénéfique pour la santé physique, améliore l’humeur et l’état émotif.

Il suffit de regarder des images de la nature pour stimuler les parties du cerveau responsables de l’empathie et du plaisir.

Faites une pause mentale

Outre ses effets sur le cerveau et le corps, la nature est aussi bénéfique pour la cognition.

Footprints in the sand on the beach

La cognition est la capacité du cerveau d’acquérir des connaissances, ainsi que de comprendre et d’utiliser l’information dans notre vie de tous les jours. Elle englobe la mémoire, l’attention, le traitement de l’information et la reconnaissance des formes.

L’absence de stimuli stressants dans la nature fait en sorte que le cerveau n’a pas besoin d’utiliser toute sa capacité cognitive pour traiter l’information du milieu environnant. Bien entendu, le cerveau est plus calme quand on fait une randonnée paisible en forêt que lorsqu’on marche sur un trottoir bondé d’une grande ville!

Les paysages et les espaces naturels attirent notre attention, sollicitent tous nos sens et ne requièrent pas d’effort mental.

La fascination et l’attention involontaire permettent au cerveau de se détendre et rétablissent notre capacité de composer avec le stress et les pressions du quotidien. Il a été démontré que l’effet positif de la nature sur la cognition peut durer des semaines.

 silhouette of a person looking over the beach / swim area at sunset

Maintenant que vous comprenez l’effet positif de la nature sur le cerveau et le corps, n’hésitez pas à vous rendre dans les magnifiques espaces naturels que l’on trouve en Ontario!

Découvrez les parcs et les zones protégées près de chez vous!

Et n’oubliez pas de consulter la page Web Santé des parcs, santé des populations pour obtenir plus de renseignements sur le rôle de la nature pour notre santé et notre bien?être.