Les libellules : le prédateur historique par excellence

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Hope Freeman, guide Découverte au parc provincial Grundy Lake

Rassemblez-vous. Je vais vous parler d’une créature de la nuit qui donne la chair de poule… juste à temps pour la saison des frayeurs.

Imaginez la scène : vous êtes au bord du lac, le soleil se couche à l’horizon. Vous apercevez quelque chose qui bouge, cachée dans la végétation aquatique.

Tout à coup apparaît un insecte aquatique austère, doté de six longues pattes articulées, avec deux pinces aux extrémités.

Une mâchoire couvrant presque tout le bas de la tête et deux grands yeux… qui semblent vous regarder intensément.

Dragonfly nymph

Vous pensez : « Quelle horreur, quel est cet insecte aquatique qui ressemble à un extraterrestre? »

Comme si le guide Découverte pouvait lire dans vos pensées, il s’approche et vous demande : « Qu’est-ce qui a retenu votre attention? »

Et vous apprenez…

…que c’est une nymphe de libellule

Démystifier la libellule

Bon d’accord. Avant de commencer, je dois être honnête. Cette créature ne vole pas vraiment la nuit, mais elle a certainement les qualités nécessaires pour être une créature effrayante d’Halloween!

view of nymph through viewer

Les libellules et les demoiselles font partie d’un ordre ancien d’insectes appelés les odonates, dont les ancêtres remontent à au moins 300 millions d’années.

De nos jours, les odonates ont relativement peu changé et leur corps ressemble à celui des odonates fossiles – ce qui prouve que leurs formes ont fait leurs preuves!

graphic of dragonfly's odonate mouthparts. Text: odonate mouthparts: the dragonfly larva. Mandible, labrum, labium or "mask", predatory larva, prey

Les libellules passent presque toute leur vie dans l’eau en tant que nymphes à grandir et à faire pousser leurs ailes. Les libellules sont des chasseuses agiles et efficaces, que ce soit dans l’eau comme nymphes ou sur terre comme adultes.

Les nymphes possèdent une longue pièce buccale articulée appelée labium qui reste repliée sous la tête. Le labium est un outil de destruction aquatique efficace. Projeté rapidement vers l’avant, il capture une proie qui ne s’y attend pas et la traîne dans la bouche de la nymphe…

…ça vous rappelle un film de science-fiction?

Dégoûtantes ou fascinantes?

Pour continuer sur le thème de la science-fiction, il faut savoir que les nymphes se métamorphosent.

Pour commencer leur mue (incomplète) (changer de forme pour devenir adulte), les nymphes doivent quitter le milieu aquatique.

La tête, le thorax et les pattes sont les premières parties à s’extraire de l’enveloppe larvaire.

Quand les pattes sont devenues dures, l’abdomen émerge à son tour.

Finalement, les ailes et l’abdomen s’élargissent et se durcissent et adoptent leur nouvelle forme : la libellule adulte laisse alors l’exuvie (enveloppe larvaire) derrière elle.

Avez-vous peur maintenant?

Si la métamorphose terrifiante et la redoutable mâchoire articulée de la libellule ne vous ont pas encore fait peur, peut-être que vous serez effrayés par les tendances cannibales de la libellule.

Fort de son statut de prédateur préhistorique, la libellule n’hésite pas à pratiquer le cannibalisme en arrachant avec voracité la tête des autres libellules aux alentours.

Une libellule chasseuse vient d’arracher la tête d’une libellule plus petite pour la manger.

En fait, les libellules à l’état de nymphe peuvent dévorer une congénère quand les ressources (nourriture, abri, espace) viennent à manquer.

Un comportement terrifiant en plein jour

Tel que mentionné plus tôt, les libellules ne sont pas des créatures de la nuit.

Comme d’autres insectes, elles sont actives surtout durant la partie la plus chaude de la journée, mais pas toutes les créatures sinistres rôdent la nuit.

Les libellules ont des caractéristiques qui semblent effrayantes, mais elles ont aussi une importance capitale pour les écosystèmes.

En plus, quand une libellule vous sauve d’une mouche à chevreuil agaçante, vous ne pouvez pas vous empêcher de les apprécier!

Pour en savoir plus sur les autres « créatures de la nuit » de l’Ontario, cliquer ici.